Laird de Harris
Nombre de messages : 339 Age : 65 Localisation : Illifaut Date d'inscription : 13/09/2007
| Sujet: le union de Hanovre et des Jackobites Mar 16 Sep - 21:18 | |
| Dès 1692, le roi Catholique d'Angleterre s'était allié à Louis XIV, son cousin, pour renverser la nouvelle monarchie parlementaire protestante, mais avait échoué à la Bataille de la Hougue.
Dans la première partie du XVIIIe siècle, les rois catholiques d'Angleterre vont encore tenter trois fois de remonter sur le trône, en débarquant à chaque fois en Ecosse, avec des troupes françaises, pour s'allier aux jacobites écossais, en 1708, 1715 et 1745. La dernière fois, ils réussisent à percer jusque vers le Nord de l'Angleterre avant de reculer puis de devoir redevenir en France. Ces quatres tentatives vont amener l'élite protestante à se méfier de l'écosse, en poussant à l'émigration en Amérique de la population, lors des Highlands Clearance des années 1725-1750.
Vers 1700, la monarchie protestante semble devoir s’éteindre avec la reine Anne Ire. Au lieu de retourner vers son frère Jacques François Stuart, catholique, le parlement anglais décide que la Couronne revient à Sophie de Hanovre et à ses descendants (Act of Settlement de 1701). Cependant, son pendant écossais, l’Act of Security, interdit simplement un successeur catholique, laissant ouverte la possibilité à une séparation des Couronnes.
Plutôt que de risquer le possible retour de Jacques François Stuart, vivant alors en France, le parlement anglais pousse à l’union des deux pays. En 1707, en dépit d’une forte opposition en Écosse, le traité d’union est conclu.
Le traité, qui devient l’Acte d’Union, confirme la succession de la dynastie des Hanovre. Il abolit les parlements d’Angleterre et d’Écosse, et institue à la place celui de Grande-Bretagne. L’Écosse doit avoir 45 sièges dans la Chambre des Communes, ainsi qu’une représentation dans la Chambre des Lords. Ce traité crée également une citoyenneté commune, donnant aux Écossais un libre accès au marché anglais. La position de l’Église d’Écosse ainsi que les lois et la Justice écossaises sont préservées. Cette union est très controversée au sein de la population écossaise, d’autant plus que l’embellie économique attendue ne se concrétise pas immédiatement. Quand celle-ci advient, seuls les Lowlands en profitent.
Le jacobitisme, pas éteint, se réveille à cause de l’impopularité de l’union. En 1708 Jacques François Stuart tente une invasion à l’aide d’une flotte française, mais la Royal Navy empêche tout débarquement. Une tentative plus importante a lieu en 1715. Celle-ci, connue en anglais sous le nom The 'Fifteen, prévoit des soulèvements simultanés dans le Pays de Galles, le Devon et l’Écosse; les deux premiers n’ont cependant pas lieu, le gouvernement ayant réussi des arrestations préventives. En Écosse, John Erskine, Comte de Mar, surnommé Bobbin' John, soulève les clans jacobitiens et les mène bravement sans apporter de réponse décisive.
Il prend Perth, mais laisse une force gouvernementale de plus faible importance sous le commandement du duc d’Argyll tenir la plaine de Stirling. Une partie de l’armée rejoint les soulèvements du nord de l’Angleterre et du sud de l’Écosse. Les jacobites font une percée en Angleterre avant d’être vaincus à la bataille de Preston puis de se rendre le 14 novembre 1715. La veille, John Erskine ne réussit pas à vaincre le duc d’Argyll à la bataille de Sheriffmuir. Là, Jacques débarque en Écosse, mais on lui conseille de renoncer, et il retourne en France. Une tentative d’invasion jacobite avec l’aide de l’Espagne a lieu en 1719, mais rencontre peu de soutien de la part des clans, et se conclut à la bataille de Glen Shiel.
En 1745, un nouveau soulèvement jacobite — The 'Forty-Five — s'engage. Charles Édouard Stuart, surnommé Bonnie Prince Charlie, le fils de Jacques François, débarque sur l’île d’Eriskay dans les Hébrides, où plusieurs clans se joignent à lui, sans réel enthousiasme toutefois. Ses débuts sont victorieux : il prend Édimbourg et vainc la seule armée d’État présente en Écosse lors de la bataille de Prestonpans. Il marche sur l’Angleterre, jusqu’à la ville de Derby. À partir de là, il devient évident que, pour impopulaires que soient les membres de la dynastie des Hanovre, l’Angleterre ne se laisserait pas gouverner par un Stuart catholique. La crise de confiance des dirigeants jacobites les fait retourner en Écosse.
Le duc de Cumberland écrase ce soulèvement et les espoirs des jacobites lors de la bataille de Culloden le 16 avril 1746. Charles se cache en Écosse avec l’aide des habitants des Highlands jusqu’en septembre 1746, quand il s’échappe pour retourner en France avec l’aide de Flora Macdonald. La France l’expulse en vertu du traité d’Aix-la-Chapelle (1748). Il meurt en exil, et sa cause avec lui, à l’exception de quelques nostalgiques. Bonnie Prince Charles tombe à Culloden | |
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